Jean Mathieu

L’artiste peint avec sa première bombe de peinture en 1994, à San Francisco, une année d’études secondaires aux US. Il a en fait déjà un peu taggué dans son quartier du 19ème, l’année précédant son départ. De retour en France, Jean-Mathieu investit les lieux désaffectés parisiens et expérimente plus longuement ce médium assez ‘nerveux’, instable mais fascinant. 

Il passe certaines nuits dans les dépôts de métro parisiens, et sur les bords de lignes de RER. L’artiste suit des études scientifiques supérieur à Paris 6 UPMC, dans l’optique de devenir enseignant en physique chimie… Mais la bombe de peinture accapare beaucoup trop son attention… C’est à la fin des années 90 que Jean-Mathieu investit de nouveaux murs… Ceux précisement dont les propriétaires sollicitent ses réalisations. 

L’idée est alors de traduire graphiquement les intentions toute très diverse des commanditaires, à plein temps… Presque deux décennies plus tard, et après 800 réalisations de fresques cadrées, organisées, chronométrées, sur toute l’Europe, de tous formats et de toutes natures, Jean-Mathieu décide de stopper toute forme de cahier des charges. Sujet au vertige, et toujours un tête en l’air, le nuage devient sa quasi-unique fascination… Il est pour Jean-Mathieu, ce savant mélange d’attraction et de peur… Matérialisant vide et altitude… Le nuage, ce shake-up de vapeur d’aeau et de lumière, devient son “light motive”… Enfin et surtout, la représentation d’un tel motif à l’aide d’un médium diffusant particule de couleurs et gaz, (la bombe aérosol) lui semble d’une cohérence la plus naturelle qui soit pour représenter ce motif impalpable, inaccessible par essence.